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Ce SEPTUOR DU BLEU JAUNE ROUGE est, en 2010, pour moi, un événement exceptionnel. Depuis trois ans, j'avais considéré mon oeuvre comme ayant atteint son terme nature et j'avais cessé de peindre. Cette oeuvre,surgie à l'improviste, n'en est que plus inattendue. E sa naissance advenue en une brève vision d'autant plus bouleversante qu'elle recourt à des critères picturaux neufs jamais utilisés dans ma vie de peintre.
Aussi l'ai-je attribuée à un effet de trop-plein émanant d'une oeuvre prête à éclore dont je n'avais pas conscience et qui, (contrairement à mes processus habituels de création) s'est imposée sans recours contre ma cécité ! De ce fait, elle s'offre comme quintessence de l'abstraction dont le travail visible se fait sous nos yeux mêmes tant son économie de moyens est la plus performante possible : du blanc au noir, à travers la déclinaison des 3 couleurs primaires, des trois complémentaires et de 6 bruns. A la fois dans son parcours horizontal (diachronique) et vertical (synchronique) des 16 bandes verticales constituant le champ pictural carré, investi par la translation en transparence des trois couleurs primaires.
Le cadre noir peint de 5 cm de largeur qui ceinture (pour la première fois dans ma peinture) les 7 mouvements est déterminant. Il fait partie intégrante de l'oeuvre dont il accroit l'intensité par une sorte de mise sous tension des couleurs.
Je n'ose l'écrire, mais à la fin de ma vie, l'année de mes 90 ans, par cette dernière oeuvre, l'une des plus musicales de toutes, ce SEPTUOR signe (pourquoi pas ?) mon chef-d'oeuvre, un Hommage à ma source, au rôle exclusif tenu par les 3 couleurs primaires dans mon univers pictural :
le salut de l'artiste qui prend congé de son public.
Albert AYME, février 2010
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