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​Le musée Fabre de Montpellier Agglomération met à l’honneur l’artiste Albert AYME. 

Il est à l’origine de la peinture sur toile libre.​

 

 

 

 

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Après leur acquisition et leur restauration, quatre de ses toiles sont présentées dans l’Atrium Germaine Richier, grâce à un système d’accrochage particulier, indispensable lorsque les toiles ne disposent pas de châssis.

 

Albert AYME est le premier artiste à avoir exposé, en France, des toiles libres non montées sur châssis, en 1962. D’autres antécédents historiques à cette pratique sont connus : depuis l’époque médiévale, les peintres se sont régulièrement intéressés à la toile libre et à ses problématiques, qu’il s’agisse des étendards ou bannières de procession, des toiles peintes pour les décors éphémères (Joyeuses entrées, Triomphes, funérailles…), ou encore des rideaux de scène, dont le plus célèbre reste La dépouille du Minotaure en costume d’Arlequin de Picasso (1934, Toulouse, Les Abattoirs).​

Concernant l’époque contemporaine, Simon Hantaï donne l’impulsion première en mettant au point, en 1959, la technique du pliage, qui devient son mode de production exclusif. La toile est d’abord pliée, froissée, avant d’être peinte ; c’est en la dépliant que l’artiste découvre la composition, réalisée à l’aveugle. La toile est ensuite tendue sur un châssis, et retrouve sa fonction d’écran. A partir de 1966, Claude Viallat reprendra cette problématique et fera de la toile libre, souvent objet de récupération, son support favori.​

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Entre ces deux dates, l’usage par Albert Ayme d’une toile de coton brute, déroulée sur de grandes longueurs, peinte au sol avant d’être suspendue, sans châssis, pour sa présentation est donc tout à fait novateur. Dans l’oeuvre de l’artiste, les frises murales suivent de très près son passage à l’abstraction, opéré en 1960. Dans le contexte de l’après-guerre, où domine en France la seconde école de Paris, cette évolution rapide vers des techniques radicales et de très grands formats dénote une liberté inhabituelle, qui va bien au-delà d’une « tradition française » bien établie. Ce travail trouve une résonance immédiate chez certains écrivains qui vont suivre le parcours d’Albert Ayme avec une grande attention : Francis Ponge, Philippe Sollers, Catherine Millet, Jacques Henric et Frédéric-Jacques Temple, son ami montpelliérain.​

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La toile libre va rester l’un de ses modes d’expression favori, en particulier pour la longue série de Paradigmes du Bleu, Jaune, Rouge dont le musée Fabre possède deux exemplaires, acquis en 1980 à l’issue de l’exposition monographique qui venait de lui être consacrée. Deux frises murales sont venues enrichir, en 2007, les collections du musée Fabre, l’une par acquisition, l’autre par donation. Ces pièces historiques, datées de 1962 apparaissent comme des jalons essentiels de l’histoire de la peinture contemporaine. Elles font désormais partie du riche fonds de peinture abstraite du musée Fabre, qui se consacre à inventorier les principales expressions abstraites depuis 1945.​


Coordonnées

Musée Fabre 13 rue Montpellier 34000 Montpellier 

 

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